Animation – Les fous du roi

Proposition

Pour comprendre l’animation suivante se référer à la présentation suivante :

Les fous du roi

Temps : 2 à 3 heures                    Ages : 15 – 16 ans

Groupe : 10 – 12 jeunes                Nombre d’animateurs : 3 dont 1 théologien

Voici trois entrées possibles

1. Première entrée : sur le personnage de Willie Stark

  • Evaluer le fait que Willie Stark prenne la cause du peuple ?
  • Décomposer l’instrumentalisation de sa candidature au début
  • Voir comment fonctionne le premier discours qui « marche » du candidat Stark
  • Essayer de repérer dans les discours les phrases typiques qu’on peut taxer de manipulation ?
  • La foule peut aussi être intéressante à décrypter dans ce que le cinéaste essaye de montrer lors des discours ? On peut s’amuser à faire une description des visages qui sont représentés. Les fans de technique pourront prendre la chose du côté des différents plans, traveling et autres techniques de prise de vues, etc.

2. Seconde entrée : La trame du journaliste

(à mon avis plus intéressante parce qu’elle nous ramène plus facilement à nous)

  • Qu’est-ce qui fait que Jack Burden travaille pour Willie Stark ?
  • Comment interpréter le fait qu’il fasse toutes ces recherches et en particulier celle à propos du juge Irwin ?
  • Décomposer les arguments employés par Jack Burden pour décider Adam de prendre la direction de l’hôpital.

3. Troisième entrée: par les autres personnages

  • Comment évaluez-vous le rôle de la secrétaire de Willie Stark et du sénateur adjoint ? Quels rôles leur donnez-vous dans cette histoire ?
  • Expliquez l’acte final d’Adam au parlement de Louisiane.
  • Pourquoi Adam ne choisit-il pas de se suicider plutôt que vouloir tuer Le gouverneur ?

4. Thématiques plus fondamentales à propos des questions à se poser à propos du film

  • Se faire soi-même – salut par les oeuvres ;
  • La fin justifie t-elle les moyens : jusqu’où suis-je prêt à aller pour parvenir à mon objectif ?
  • Quel est le sens d’un engagement (jack Burden) : un idéal ou une revanche de sa condition de naissance ?
  • Comparer les destin de Willie Stark et Barak Obama peut s’avérer intéressant
  • Jusqu’où faut-il aller pour arrêter un homme politique corrompu (cf Bonhoeffer)

Suggestions

Pour être plus pointu, on pourra utiliser à profit quelques uns des axiomes de la communication de Paul Watzlawick

Textes bibliques à mettre en lien

Evangile de Jean 11,45-57 : pour le côté plus politique du film

Romains 3 :  pour l’universalisme du péché que nous révèle le film

Genèse 2 : pour le pauvre Adam, tenté, mais toujours perdu dans ce monde de brut…

Animation – Pierre Soulage

Proposition

Temps : 2 à 3 heures                    Ages : 15 – 16 ans

Groupe : 10 – 12 jeunes                Nombre d’animateurs : 3 dont 1 théologien

  1. Matériel
  • Grande feuille de papier
  • Gouache noire en grande quantité ou du brou de noix
  • Un grand nombre d’ustensiles pour dessiner, l’idée est de leur suggérer différents moyens d’appliquer la couleur sur la feuille
  • Prévoir en tout cas un racloir ou des spatules dans les ustensiles de peinture. Soulage emploie deux modes principaux d’application ; soit il dépose la peinture (il parle de pâte), soit il l’applique avec une lame et racle.
  • Prévoir une lampe-spot facilement transportable
  • Des grands cartons sur lesquels on pourra fixer les oeuvres afin de les avoir en « station debout »
  • Tous les éléments de protection ad-hoc, évidemment

2. Consignes et déroulement de la réalisation de la toile

  • Mettre les jeunes par tout petit groupe ; trois dans l’idéal
  • Chaque groupe choisit plusieurs ustensiles
  • Leur donner une demi heure pour proposer une oeuvre avec la consigne suivante : « deux d’entre vous sont chargés de produire avec une couleur et les ustensiles à disposition une toile. A chaque fois qu’une idée vous traverse la tête pendant que vous faites la toile, vous l’exprimez à la personne du groupe qui ne peint pas et qui l’inscrira sur une autre feuille. »
  • A l’issu de la toile le groupe des trois essaye de voir ce que donnent ensemble les différentes impressions pour les communiquer. Ils peuvent :

– Choisir le sens chronologique d’apparition des mots

– Choisir un système d’association

– Construire une histoire avec

3. Expression à partir de l’oeuvre

Il s’agit dans cette partie d’imaginer que les jeunes puissent voir chacune des oeuvres de deux façons en changeant de place (prévoir trois changements de position). Pour ne pas trop compliquer les choses, il importe de ne pas changer la lumière de place.

L’idée est ensuite de partager dans le sens suivant :

  • Ceux qui observent disent personnellement ce qu’ils ressentent en face de la toile et en fonction des différentes positions qu’ils ont eues en face de la toile
  • Ceux qui ont réalisé la toile parlent ensuite pour délivrer ce qu’ils ont exprimé en faisant
  • Une confrontation peut ensuite se faire qui soulignera les rapprochements et les éloignements dans les expressions

Réflexions pour la touche spirituelle de l’animation

Avec l’ensemble des éléments qui sont produits par le groupe, il peut être possible d’imaginer, de creuser les points suivants :

Autre couleur et noir : Pour montrer toute la force du noir et surtout le fait que la lumière s’y réfléchit de façon toute particulière, l’idée serait d’introduire cette partie plus théorique par une  une toile faite avec exclusivement du jaune ou une autre couleur claire. Et ce afin de bien percevoir l’action du jeu entre le noir et la lumière.

Le noir, avant d’évoquer ce qui est noir justement, renvoie à la matière, la terre, la glaise, la tourbe et a des réminiscences d’origine. « Le noir est antérieur à la lumière. Avec la lumière sont nées les couleurs, le noir lui est antérieur (…) ces notions d’origine sont profondément enfouies en nous (…) une couleur violente, mais qui incite à l’intériorisation. » (citation tirées de Connaissance des Arts, HS 428, 4e trimestre 2009, p.29).

La lumière :  le spot qui éclaire la toile, dont le reflet de lumière n’est pas le même pour les observateurs en fonction de leur place, ce peut être, dans une optique catéchétique, le regard de l’Autre, la transcendance et sa perception par les hommes.  La création regardée par Dieu. Noir de texture, la création n’en n’est pas moins éclairée par l’Autre (cela peut être aussi l’alter ego). De cette action de la lumière qui se projette et qui finit, elle-même, par reflet, à être lumière, Soulage le nomme l’« outre noir », une sorte d’au delà du noir, un autre espace : « Une lumière transmutée par le noir et comme outre-Rhin et outre–manche désignent un autre pays, outre-noir désigne aussi un autre pays, un autre champ mental que celui du simple noir. » (citation tirées de Connaissance des Arts, HS 428, 4e trimestre 2009, p.30).

La position : le changement de place complexifie encore le reflet de la toile, puisqu’en fonction des différentes positions de l’observateur, on voit  autre chose à chaque fois. On ajoute dans l’observation multiple le spacio-temporel qui en tous les cas imprime une dimension plus anthropologique à l’acte d’observer. L’homme à plusieurs âges et/ou à plusieurs endroits n’est pas ou plus le même. Dans une séance à plusieurs, c’est ici que la notion de partage, d’échange et de confrontation intervient, puisqu’il est possible de partager « ses » expressions ressenties en fonction des endroits traversés…

Dernier élément, un clin d’oeil du temps ;  Pierre Soulage est né un 24 décembre, nuit lumineuse depuis la nuit des temps..

Textes bibliques

Les textes de la création, Genèse 1 et/ou le Psaume 104 peuvent être un magnifique ancrage par les regards que nous avons sur la création.

Place d’une telle séance dans un cursus

Incontestablement pour démarrer un cursus, pour faire un groupe et surtout pour reprendre des thématiques qui ne manqueront pas de surgir…