Collision

Le film – Synopsis

COLLISION – CRASH

Date de sortie en salle : 14 septembre 2005

Réalisé par Paul Haggis

Avec Sandra Bullock, Don Cheadle, Matt Dillon, Brendan Fraser, Terrance Hoeard

Long métrage américain

Genre : drame

Durée : 108 minutes

Année de production : 2004

Le thème

Los Angeles, ville immense dans laquelle les gens qui y vivent se côtoient, mais ne se rencontrent pas ou jamais. Or ce film est justement l’histoire ou les histoires de ces gens qui n’ont aucune raison de se rencontrer et qui, pourtant se rencontrent… Et s’ils se rencontrent c’est à chaque fois en situation de « crise » (accident, contrôle routier, vol, hasard, etc.).

Des histoires de vie et la vie…

Le film pose en fait plusieurs questions à l’être humain… Nous connaissons-nous bien ? Sommes nous certains de réagir de telle façon lorsque nous sommes confrontés à une situation d’urgence ? Sur quoi repose nos actes de la vie de tous les jours ? Quelles sont les valeurs qui guident notre vie ?

Il est clair que le réalisateur (scénariste de Quantum of Solace, Casino Royale, Mémoires de nos pères, Million dollars baby) n’apporte pas de réponse à ces questions, puisque nous repartons de ce films en nous les posant pour nous même. Peut-être avons-nous en en tête la fameuse réplique d’Octave dans un film de Renoir, Les Règle du Jeu;  « Le plus terrible dans ce monde, c’est que chacun a ses raisons. » et peut-être que vous ne seriez pas loin d’une certaine réalité.

C’est dur pour tous le monde

Celà étant, et c’est l’autre versant de ce film, Paul Haggis nous décrit le parcours de vie  de  chacun des protagonistes qui tous sont face à des difficultés. Du plus haut de l’échelle sociale jusqu’en bas, riches comme pauvres ; personne n’est épargné par les épreuves. Entre la femme du procureur, dépressive (Sandra Bullock), le voleur de voiture superstitieux, jusqu’au jeune flic, à la gueule d’ange, tous traînent avec eux des « gamelles » dirions-nous, et qui, élément important, prennent leur part dans les choix et les décisions.

Ma critique

Il est indéniable que ce film se regarde bien ; le réalisateur a pour moi évité les clichés qu’on a dans pas mal de film américain avec d’un côté le blanc bon et le black mauvais. A ce sujet, le réalisateur appelle à la nuance ; ainsi les latinos ne sont pas tous mexicains, les asiatiques pas tous chinois et les musulmans encore moins tous des arabes… D’un point de vue plus technique, les « belles scènes ,  (celle ou l’issue des rencontres se termine par une victoire de la vie), comme celle du sauvetage d’une femme prise par les flammes de sa voiture et celle de la fillette échappant par miracle au bal d’un homme désespéré, sont filmées au « ralenti » et sous couvert de musique. C’est un choix du réalisateurs que d’aucuns peuvent décrier. Pour moi, il y aurait la mise en exergue de l’agir humain, lorsqu’il est beau, pourquoi pas…

A noter également, une magnifique scène où un père rassure sa fille en lui contant une histoire. Magnifique exemple d’une bonne pédagogie ayant pour objectif d’apaiser la peur des enfants.

L’inspiration du film

Le film est inspiré des évènements ayant eu lieu dans cette ville en 1992. Rappelons-nous…

Les faits débutent le 29 avril après qu’un jury, principalement composé de blancs, acquitte 4 policiers ayant frappé à terre un automobiliste noir, Rodney King. Or une vidéo prouvait les violences policières… Dans les rues, la foule manifeste et demande justice, sans succès, provoquant les dérapages que nous connaissons.

Les dégâts au niveau humain sont lourds entre 50 et 60 morts et des milliers de blessés. En plus de cela, pour rétablir l’ordre, le président Bush envoie l’armée avec un effectif de plus de 4000 hommes.

En 1993, les policiers bastonneurs sont finalement rejugés par un tribunal fédéral, mais seul deux d’entre eux écopent 30 mois de prison après une semaine de délibération.

Au delà des faits, les émeutes de Los Angeles révèlent des problématiques importantes des mégapoles modernes, j’en cite quelques unes :

  • Un taux de chômage particulièrement élevé avec entre autre le fait que les entreprises du centre de LA régulièrement de leurs employés noirs, syndiqués, pour les remplacer par des immigrants latinos, payés moitié moins que leurs prédécesseurs
  • Une police urbaine, violente et jouant les divisions entre communautés
  • Des changements démographiques importants et rapides qui modifient un équilibre précaire. On sait, par exemple, que dans les quartiers historiquement noirs de LA, la population hispanique à augmenté en 10 ans de plus 100%.

Beaucoup de commentateurs ont enfin mis le doigt sur l’importance des vidéos amateurs qui ont finalement été reconnus comme traces d’une réalité que les forces de l’ordre voulaient nier.

Guy Labarraque

Voir : animation

Les 5 axiomes de la communication selon Paul Watzlawick

Présentation

Il existe de nombreux modèles de communication, Watzlawick résume en 5 axiomes les principes de la communication :

  1. On ne peut pas ne pas communiquer
  2. Toute communication présente deux aspects : le contenu et la relation, tels que le second englobe le premier et par suite est une métacommunication
  3. La nature d’une relation dépend de la ponctuation des séquences de communication entre les partenaires
  4. La communication humaine utilise simultanément deux modes de communication : digital et analogique
  5. La communication est soit symétrique, soit complémentaire

Développement

1. On ne peut pas ne pas communiquer

Chaque être humain adopte un comportement X ou Y dans la vie et ce  comportement a valeur de message.  Même en ne faisant rien, on dit quelque chose… Avoir quelqu’un qui  ne dit rien en séance est porteur d’un message…

2. Toute communication présente deux aspects : le contenu et la relation, tels que le second englobe le premier et est par suite une métacommunication

Le premier aspect concerne ce qu’on veut faire passer, le contenu qui peut être oral ou écrit. Quand le climat de confiance règne, il est possible de dire que les interlocuteurs se concentrent sur ce pan là de l’acte de communiquer. Mais rien n’est jamais que du contenu…

On cherche toujours à communiquer autre chose, un contentement, une émotion et dans les cas où le climat n’est pas au rendez-vous, ce peut être de la frustration, de la colère. Pour Watzlawick, ce second aspect est prioritaire, car si la relation est mauvaise le contenu sera soit rejeté, soit déformé, soit ignoré.

Comment intervient ce « comment » de l’acte de communiquer ? Par  tout ce qui est du non-verbal (regard, intonation, gestuelle, mimique…). C’est ce qu’on appelle la métacommunication ; ce qui se communique quand on communique.

3. La nature d’une relation dépend de la ponctuation des séquences de communication entre les partenaires

La communication est un échange entre partenaires et ce que fait l’un à une incidence sur les autres et vice versa. Souvent on a tendance à considérer notre attitude seulement en réaction au comportement de l’autre, en minimisant l’impact de notre propre attitude. Voilà pourquoi on a sur les mêmes faits des avis opposés. Si « Monsieur » reste tard au travail, c’est que « Madame » lui fait constamment des reproches, mais pour cette dernière, les reproches sont une conséquence de ces retards… Allez comprendre ! Et bien justement, c’est là le problème…

du point de vue des échanges verbaux ; quand je dis quelque chose à quelqu’un, je ne peux pas sous-entendre que ce que j’ai dit est exempt d’intention. Mon discours va influencer la réponse de l’autre en conséquence de ce que j’ai dis. A mon tour, lorsque je vais entendre ce que mon interlocuteur me dit, je vais l’interpréter comme étant marqué, là aussi de X intentions qui peuvent être négatives ou positives.

Alors que se passe t-il ? Soit le « jeu conversationnel » tourne en rond et la relation risque d’être courte, soit il y a remise en cause de ce qui est dit, reformulation, et écoute… Dans ce cas là, la conversation continue, parce qu’elle va se « ponctue » positivement.

4. La communication humaine utilise simultanément deux modes de communication : digital et analogique

Si je veux communiquer que la montagne est haute à quelqu’un qui ne comprend pas ma langue, je vais faire des mouvements de la main qui montrent qu’il y a quelque chose qui monte et qui descend. Mon geste va ressembler à ce qu’il est censé signifier. C’est le langage analogique.

Si l’autre comprend ma langue, j’utilise le langage et donc un code qui ne montre rien… Seul la connaissance en commun de ce code me permet d’être compris par mon interlocuteur. C’est le langage digital.

Or, on a besoin des deux. La communication analogique définit la relation. Elle est très intuitive et signifiante, mais manque de souplesse, et peut s’avérer ambiguë. Les larmes, par exemple, peuvent exprimer la joie ou la peine, tout dépendra du contexte. On ne peut nier une émotion ou un sentiment, on ne peut que le vivre.

Pour lever l’ambiguïté propre à ce mode de communication, il faut le traduire, c’est-à-dire passer de l’analogique au digital, ou encore parler sur la relation, c’est-à-dire métacommuniquer. Naturellement, cette traduction, comme toute traduction, soulève le problème de la distorsion et de la perte d’information, d’où pour Watzlawick l’importance de la simultanéité.

5. La communication est soit symétrique, soit complémentaire

Une relation symétrique est une relation d’égalité qui minimise la différence. Une relation complémentaire, au contraire, maximise la différence, avec deux positions, l’une haute et  l’autre basse.

Nous sommes rarement dans une communication empreinte d’égalité, mais le plus souvent dans une relation complémentaire. On pourrait croire, dans ce type de relation que la position haute est meilleure. En réalité ce n’est pas juste, parce que celui qui l’occupe va toujours devoir démontrer qu’il a raison, qu’il communique mieux… Bref qu’il est « bon». Et lorsqu’on sait que dans un contexte de communication, cette position est toujours la plus faible, on mesure le challenge…

Guy Labarraque

Sources :

Watzlawick  P, Helmick J. 1979  Une logique de la communication. Paris, Le livre de poche, 280 p.

Autre théorie : l’agenda setting

Für deutsche Leser schlage ich die Webseite : Andreas Schroeder

Darwin

Prendre le thème de l’évolution en catéchèse

Introduction

Comment prendre la question de l’évolution en catéchèse avec des adolescents ?
Comment parler de Darwin et de sa théorie de l’évolution en catéchèse ?

En tout premier lieu, les jeunes parlent-ils de cette question de l’évolution comme les adultes en parlent, c’est à dire en voulant opposer le créationnisme à l’évolutionnisme. Je n’en suis pas sûr…  Peut-être est-ce celui de celles et ceux qui sont dans un mouvement évangélique et qui, par conséquent, sont formatés par les débats du dimanche ? Mais dans l’ensemble, je n’ai pas eu beaucoup de jeunes très préoccupés par ce débat.

Voilà pourquoi j’ai essayé de me centrer sur de l’existentiel en me concentrant sur trois aspects de la théorie darwiniène :

  1. L’adaptation à une situation donnée qui permet de multiplier les possibilités d’avenir ;
  2. L’aspect « transformisme » de la vie ;
  3. Le fait que l’évolution ne soit pas le fruit d’une relation de cause à effet.

Echos à la théorie

  1. D’un point de vue plus théorique, la rencontre, suscite l’adaptation ou la non adaptation ne provenant pas d’un plan prévu à l’avance ; donc pas de déterministe…
  2. Le monde des vivants est un espace de possible. Il est le fruit d’un bricolage qui se fait au gré des rencontres, des péripéties de la vie.
  3. Quel résultat peut donner de cette évolution ? Le fait que les espèces qui s’en sortent sont celles qui s’adaptent le mieux au nouvel environnement (adaptation versus le plus fort) ;
  4. La beauté n’intervient pas dans l’origine perdue, mais par la dramatique de l’histoire faite et à faire en permanence.

Animation

Guy labarraque

Noir d’image – Pierre Soulage

Le Centre George Pompidou expose jusqu’au 8 mars 2010 les oeuvres de Pierre Soulage, un peintre du noir…

Impression

Imagninez une peinture où la forme compte plus que la figure… Imaginez que le trait, le tracé compte plus que la représentation. Imaginez enfin que la clef de compréhension soit entre ces trois pôles : la toile, celui qui l’a peinte et celui qui la regarde…

Si vous n’imaginez pas c’est normal, parce que c’est Pierre Soulage, un peintre encore vivant aujourd’hui mais de plus de quatre-vingt dix ans qu’on classe parmi les peintres abstraits. C’est après la guerre en 1948, en Allemagne, lors d’une exposition à propos de la peinture abstraite française qu’il sort de l’inconnu, sans doute parce que les Allemands « reçoivent » ces toiles en noir d’une façon particulière…  Il faut dire que la dimension du trait, sa largeur, son épaisseur et l’usage exclusif du noir revêt une expression intense quasi indicible. « Le noir, pour moi, dit Pierre Soulage, c’est une couleur intense, plus intense que le jaune qui apporte des réactions violentes » (citation tirées de Connaissance des Arts, HS 428, 4e trimestre 2009, p.15).

Approche de Pierre Soulage avec des jeunes

« C’est ce que je  fais qui m’apprend ce que je cherche »

Je poursuivrais par une autre citations bien mise en exergue à Beaubourg « C’est ce que je  fais qui m’apprend ce que je cherche » (citation datant de 1954). Or s’il y a bien une réflexion qui peut aller à un jeune c’est celle-là, eux qui aiment toucher à tout. La question vaut la peine d’être variée dans tous les sens :

  • Que cherches-tu lorsque tu fais quelque chose ?
  • Sais-tu qu’en faisant, tu cherches ?
  • Qu’apprends-tu en faisant telle ou telle chose ?

Quelques liens pour aller plus loin :

Proposition d’animation

Site de Pierre Soulage

Musée d’art moderne de la ville de Strasbourg

Centre Georges Pompidou

Institut national d’histoire de l’art (INHA)

Autres citations de Pierre Soulage à injecter dans la réflexion

C’était en 1979. J’étais en train de peindre. Ou plutôt… de rater une toile. Un grand barbouillis noir. J’étais malheureux, et comme je trouvais que c’était pur masochisme que de continuer si longuement, je suis allé dormir. Au réveil je suis allé voir la toile. J’ai vu que ce n’était plus le noir qui faisait vivre la toile mais le reflet de la lumière sur les surfaces noires. Sur les zones striées la lumière vibrait, et sur les zones plates tout était calme.

« Il faut regarder le tableau en appréciant la lumière reflétée par la surface noire. C’est essentiel. Si l’on ne voit que du noir, c’est qu’on ne regarde pas la toile. Si, en revanche, on est plus attentif, on aperçoit la lumière réfléchie par la toile. L’espace de cette dernière n’est pas sur le mur, il est devant le mur, et nous qui regardons, nous sommes dans cet espace-là. C’est une relation à l’espace différente de celle que nous avons dans la peinture traditionnelle. Ce phénomène ne peut pas être photographié. La photo transforme cette lumière en une peinture banale où les valeurs sont fixes et produites par des gris différents. »

« L’œuvre vit du regard qu’on lui porte. Elle ne se limite ni à ce qu’elle est ni à celui qui l’a produite, elle est faite aussi de celui qui la regarde. Ma peinture est un espace de questionnement et de méditation où les sens qu’on lui prête peuvent venir se faire et se défaire. »

Rédaction: Guy Labarraque

Iconographie : le net et en particulier les reproductions prises sur le site du Musée d’art moderne de la ville de Strasbourg.

Les fous du roi

Le film – synopsis

LES FOUS DU ROI – All the King’s Men

Date de sortie en salle : novembre 2006

Réalisé par Steven Zaillian
Avec Sean Pean, Jude Law, Kate Winslet, Mark Ruffalo, Anthony Hopkins

Long-métrage : américain et allemand

Genre : Drame
Durée : 2h15 min

Année de production : 2004

Le thème

Un journaliste raconte l’ascension d’un homme politique de terrain jusqu’à sa fin violente. Idéaliste et plein de passion pour ses compatriotes exploités par les détenteurs du capital (compagnies industrielles variées), Willie Stark parvient à se faire élire gouverneur Louisiane dans les années 30. Il finit cela étant par être gagné par la corruption et entraine avec lui, bon nombre de ceux qui le suivent. L’ascension sera à la hauteur de sa chute et celle de ceux qui l’on suivi.

Suivre… Mais jusqu’où ?

La trame narrative est celle du journaliste Jack Burden qui raconte l’histoire, nous sommes par conséquent en face de deux histoires dans le film ; celle de Willie Stark et celle du journaliste au contact de cette homme politique qu’il décide de suivre. Cette dernière histoire devient, au fur et à mesure que le film se déroule, plus saillante;  le roi Stark apparaît de moins en moins d’ailleurs à l’écran ; ce sont en revanche les conséquences de ses actes sur ses « fous » que l’on voit bien plus.

Mon avis personnel (à ne pas lire avant de voir le film…)

Le film est en effet intéressant plus pour ce qu’il suggère que pour ce qu’il montre. Au fond Jack Burden a l’occasion de faire un voyage au sein de son propre milieu et de creuser… Il est du clan de ceux qui sont contre Willie Stark, bonne famille, journaliste, filleule d’un juge estimé, bref du clan des riches. Son engagement derrière ce cul-terreux de gouverneur ne lui coute pas grand chose… Lorsqu’il est licencié par son journal qui soutient l’un des adversaires du candidat des pauvres, il ne vient pas demander du boulot. On lui en propose, Stark lui en propose et il accepte… Ce qui est passionnant c’est bien de voir ce journaliste confronté à son propre milieu qui même s’il le trahit en travaillant pour Stark, n’en continue pas moins à le fréquenter (il va déjeûner chez le juge Irwin). Aussi lorsque Stark lui demande de fouiller la vie du juge Irwin, parce que pour lui rien n’est bon (tout vient de la boue), c’est son innocence, son innocence affichée qui est attaquée. « Vous ne trouverez rien » dit-il à Stark à comprendre comme « je suis – nous sommes blancs comme neige »… Et finalement au bout du compte, Stark a raison on a tous quelque chose à se reprocher enfoui quelque part.

Il y a un côté assez psy dans ce film quand on voit Jack Burden dans une telle injonction paradoxale ; celle de clamer que son milieu est propre tout en n’arrêtant pas de chercher ce qui cloche… Et s’il voulait découvrir une vérité qu’il sent, qu’il a toujours senti et qu’on lui a caché ? Aussi, lorsqu’il la découvre, ça fait mal, très mal. La fin tragique du juge Irwin et ce que l’on découvre des liens qui l’unissent à Jack Burden est l’un des moments les plus forts du film… Le juge rattrapé par son histoire, sale et peu glorieuse, découverte par celui qui est en réalité son fils. C’en est trop, le juge Irwin ne supporte pas d’être vu avec d’autres yeux que ceux qui l’ont toujours vu, le père est déchu…

Dramatique histoire au demeurant entre un père et un fils qu’un cul-terreux de gouverneur parvient à révéler au grand jour. Stark parlait de boue, de terre à laquelle on revient tous.

Au fond le seul qui s’en sort dans le film, c’est Adam (le Adam sans Eve, il est seul, tout seul dans le film) ; le bon samaritain (il est le médecin de l’hôpital) qui ne résiste pas au fait de pouvoir soigner un maximum de personnes, raison pour laquelle il accepte de diriger l’hôpital de Stark. Mais, lorsqu’il se rend compte qu’en plus d’être manipulé, ça il le savait, mais qu’il comprend (on lui fait comprendre) que son hôpital n’est qu’une machine à blanchir de l’argent, il décide d’en finir avec Stark et le tue.

D’un point de vue cinématographique, je mentionnerai que Steven Zaillian, le réalisateur est avant tout un scénariste et pas n’importe lequel, puisqu’on lui doit les scénarios entre autres de la « liste Schindler » (Spielberg), d’« Hannibal » (Ridley Scott), et de Gang of New-York (Martin Scorsese). Il a donc travaillé avec les grands…

L’histoire en tant que tel

C’est d’abord une reprise d’un film de Robert Rossen (1949) qui est quelque part ce dont les américain aiment bien se nourrir sans pourtant jamais en sortir : ses héros qu’on finit par abattre. Que ce soit le héros qui dit vrai et qui en meurt comme l’est Martin Luther-King ou le héros qui dit vrai mais qui ne le reste pas… Pour les deux, au bout du chemin, c’est une mort violente. Dur dur d’être homme politique américain, gageons qu’un Barack Obama échappe à ce cercle infernal. Qui vivra verra…

A propos de faits réels, le personnage du film est inspiré de Huey Pierce Long qui dans les années trente eut une fulgurante carrière. Issu de milieu paysan, il devient avocat et se fait élire en 1928 avec un programme très « social » qui en fit grincer plus d’un. Construction de routes, de ponts et surtout gratuité pour les moins bien lotis dans les écoles et les hôpitaux. Il n’hésite cependant pas à se laisser soutenir par quelques organisations mafieuses pour faire face à ses ennemis en particulier ceux qui l’avaient attaqué lors de ses campagnes.

C’est dans sa campagne électorale pour la maison blanche, comme candidat indépendant, qu’il est « stoppé » par les balles du gendre de l’un de ses ennemis…

Il a inspiré le romancier Robert Penn Warren qui écrivit All the King’s Men, titre repris tant par Rossen que par Zaillian pour leurs films. Quant à l’ouvrage de Warren, il reçut le prix Pulitzer en 1946.

A noter enfin que le frère d’Huey Pierce Long, Earl Long, est aussi une figure politique marqunte de la première moitié du XXè siècle en Louisiane. Trois fois gouverneur de cet Etat, il eut lui aussi les honneurs et de la littérature et du septième art… Paul Newman interprétera son personnage dans un film de Ron Shelton en 1989, Blaze. Et pour la petite histoire, l’auteur de la biographie d’Earl Long, à partir duquel le film de Blaze est construit, est sa compagne, stripteaseuse…

Rédaction : Guy Labarraque

Voir : animation

Sources

  • wikipédia
  • Allo-ciné

Le développement cognitif – Piaget

C’est à Jean Piaget qu’on doit d’avoir construit un raisonnement par stades de construction de  la connaissance de l’individu, d’où son nom le développement cognitif.

La répartition suivante démarre juste après le premier stade dit « sensori-moteur » qui occupe le nourrisson jusqu’à 18 mois environ. On s’intéresse ici aux deux autres stades concernant les enfants et les adolescents, proches de nos publics cibles, à savoir :

  • celui des opérations concrètes
  • celui des opérations formelles

Stade de la mise en place des opérations concrètes

2 – 4 ans – étape de la pensée symbolique

Durant cette période, l’enfant ne fait pas encore la distinction entre le particulier et le général. A un enfant à qui on montre la lune, il pourra dire « les lunes », s’il la remarque à plusieurs reprises. L’enfant invoque dans cette période, l’existence d’un élément connu pour expliquer la raison d’être d’un autre. Par exemple, il dira que les montagnes sont des cailloux que l’on a planté et qui ont poussé… Et oui, cela surprend toujours un peu l’adulte car le repérage de certains fonctionnement son acquis, mais sans que les liens le soient.

4 – 6ans – étape de la pensée intuitive

L’enfant à cet âge commence à affirmer sans pour autant pouvoir démontrer. Si on place, par exemple, 6 jetons en ligne et qu’on demande à l’enfant de reproduire la même chose, il placera une ligne de même longueur, mais constituée d’un nombre plus élevé de jetons…  Nous sommes dans la symbolique ; l’opération n’est pas encore acquise puisqu’on n’a pas encore d’équivalence en nombre. La pensée porte sur des configuration d’ensemble.

6- 7 ans Etape de la période pré-opératoire

Durant cette période qui se caractérise entre autres par l’avènement du langage, l’enfant va joindre à sa perception symbolique une logique plus opératoire. Il ne va plus opérer en globalité, mais en opération… En clair, il arrive à savoir qu’une ligne de six jetons équivaux à un tas de 6 jetons. Il effectue à ce stade un premier type d’opération (identité – réversibilité – compensation).

Dès lors, l’enfant saisit des notions de quantité, de temps et d’espace. Le passé et le futur font sens tout en demeurant très orienté vers le présent et les situations physiques concrètes. Sa pensée est aussi très égocentrique au sens qu’il pense souvent que les autres voient les situations de son point de vue à lui.

7 – 11 ans – étapes des opérations concrètes

Avec l’expérience du monde qui s’accumule en lui, l’enfant devient capable d’envisager des événements qui surviennent en dehors de sa propre vie ce qui lui permet de « conceptualiser » et de créer des raisonnements ressemblant plus aux nôtres.

Un certain degré d’abstraction permet aussi d’aborder des disciplines comme les mathématiques où il devient possible pour l’enfant de résoudre des problèmes avec des nombres, mais toujours au sujet de phénomènes observables.

Stade des opérations formelles

Le gros changement est d’envisager ici que l’adolescent ne part plus simplement du concret.  Il opère à partir d’hypothèses à partir desquelles il déduit x possibilités. Alors que jusque là ce qui est possible était considéré comme un cas particulier du réel. C’est maintenant le réel qui devient un cas particulier de ce qui est possible.

Ces opérations se distinguent des précédentes non seulement par leur caractère plus général, donc plus abstrait, mais surtout parce qu’elles représentent des opérations sur des opérations…

À la fin de ce stade, l’adolescent peut donc, comme l’adulte, utiliser une logique formelle et abstraite. Il peut aussi se mettre à réfléchir sur des probabilités et sur des questions morales comme la justice.

Guy Labarraque

Sources :

Bideaud J., Houdé O., Pedinielli, (1993, 2009/6ème), L’homme et son développement, Paris, PUF, Collection Quadrige.

Le « triangle » pédagogique

Comment organiser les méthodes pédagogiques ? (I)

C’est avec un triangle que Jean Houssaye propose  d’articuler les démarches pédagogiques, et c’est en cela qu’il s’est fait un nom dans le domaine.

Plus précisément, le triangle pédagogique permet de « visibiliser » les différentes rapports qu’« on » a dans un espace pédagogique. Ce dernier est symbolisé par un triangle dont chacun des angles représente l’un des éléments essentiels de l’espace pédagogique. L’enseignant est le 1er pôle, il est censée apporter un savoir (2ème pôle) à une autre personne, l’apprenant (3ème pôle), censé le recevoir.

Jean Houssaye

« Dis-moi quel rapport tu privilégies entre ces trois pôles » et, selon la formule consacrée, « je te dirai si tu enseignes, si tu formes ou si tu fais apprendre ! » Cela étant, l’angle qui ne fait pas partie du rapport choisi par celui qui met en fonction le triangle n’est pas éjecté du processus, il interroge pour ne pas se faire oublier.

  • Si on enseigne, on met en valeur le rapport entre le savoir et l’enseignant et dans ces conditions, l’apprenant est en droit de se demander si ce savoir est compréhensible pour lui-même.
  • Si on forme, on met en valeur le rapport entre les deux partenaires de l’espace pédagogique, c’est-à-dire l’enseignant et l’apprenant. On ne doit pas pour autant oublier la matière qui rassemble les deux partenaires.
  • Si on fait apprendre, on insiste dans ces cas-là, sur le rapport qu’a l’apprenant et la matière. Dans ces conditions se posent la question des rapports entre savoirs, puisque et l’apprenant et l’enseignant en ont un.

Guy Labarraque

Source :

Houssaye J., (1992), Le triangle pédagogique, Bern