Le développement cognitif – Piaget

C’est à Jean Piaget qu’on doit d’avoir construit un raisonnement par stades de construction de  la connaissance de l’individu, d’où son nom le développement cognitif.

La répartition suivante démarre juste après le premier stade dit « sensori-moteur » qui occupe le nourrisson jusqu’à 18 mois environ. On s’intéresse ici aux deux autres stades concernant les enfants et les adolescents, proches de nos publics cibles, à savoir :

  • celui des opérations concrètes
  • celui des opérations formelles

Stade de la mise en place des opérations concrètes

2 – 4 ans – étape de la pensée symbolique

Durant cette période, l’enfant ne fait pas encore la distinction entre le particulier et le général. A un enfant à qui on montre la lune, il pourra dire « les lunes », s’il la remarque à plusieurs reprises. L’enfant invoque dans cette période, l’existence d’un élément connu pour expliquer la raison d’être d’un autre. Par exemple, il dira que les montagnes sont des cailloux que l’on a planté et qui ont poussé… Et oui, cela surprend toujours un peu l’adulte car le repérage de certains fonctionnement son acquis, mais sans que les liens le soient.

4 – 6ans – étape de la pensée intuitive

L’enfant à cet âge commence à affirmer sans pour autant pouvoir démontrer. Si on place, par exemple, 6 jetons en ligne et qu’on demande à l’enfant de reproduire la même chose, il placera une ligne de même longueur, mais constituée d’un nombre plus élevé de jetons…  Nous sommes dans la symbolique ; l’opération n’est pas encore acquise puisqu’on n’a pas encore d’équivalence en nombre. La pensée porte sur des configuration d’ensemble.

6- 7 ans Etape de la période pré-opératoire

Durant cette période qui se caractérise entre autres par l’avènement du langage, l’enfant va joindre à sa perception symbolique une logique plus opératoire. Il ne va plus opérer en globalité, mais en opération… En clair, il arrive à savoir qu’une ligne de six jetons équivaux à un tas de 6 jetons. Il effectue à ce stade un premier type d’opération (identité – réversibilité – compensation).

Dès lors, l’enfant saisit des notions de quantité, de temps et d’espace. Le passé et le futur font sens tout en demeurant très orienté vers le présent et les situations physiques concrètes. Sa pensée est aussi très égocentrique au sens qu’il pense souvent que les autres voient les situations de son point de vue à lui.

7 – 11 ans – étapes des opérations concrètes

Avec l’expérience du monde qui s’accumule en lui, l’enfant devient capable d’envisager des événements qui surviennent en dehors de sa propre vie ce qui lui permet de « conceptualiser » et de créer des raisonnements ressemblant plus aux nôtres.

Un certain degré d’abstraction permet aussi d’aborder des disciplines comme les mathématiques où il devient possible pour l’enfant de résoudre des problèmes avec des nombres, mais toujours au sujet de phénomènes observables.

Stade des opérations formelles

Le gros changement est d’envisager ici que l’adolescent ne part plus simplement du concret.  Il opère à partir d’hypothèses à partir desquelles il déduit x possibilités. Alors que jusque là ce qui est possible était considéré comme un cas particulier du réel. C’est maintenant le réel qui devient un cas particulier de ce qui est possible.

Ces opérations se distinguent des précédentes non seulement par leur caractère plus général, donc plus abstrait, mais surtout parce qu’elles représentent des opérations sur des opérations…

À la fin de ce stade, l’adolescent peut donc, comme l’adulte, utiliser une logique formelle et abstraite. Il peut aussi se mettre à réfléchir sur des probabilités et sur des questions morales comme la justice.

Guy Labarraque

Sources :

Bideaud J., Houdé O., Pedinielli, (1993, 2009/6ème), L’homme et son développement, Paris, PUF, Collection Quadrige.